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Ugly Beauty

13 décembre 2008

Recovery from the past

kenichi

Nujabes - Lady Brown feat. Cise Starr

             Une conversation. À propos de ce qu'ils avaient pu partager. À présent, la culpabilité devait se ranger de son côté. Elle se demandait bien pourquoi. Ce qu'il ressentait, elle voulait bien essayer de comprendre, car elle avait plus ou moins traversé la même chose récemment. Seulement, cela faisait presque un an... Un an qu'elle avait arrêté. Qu'il n'avait alors rien dit. Qu'elle était passée à travers plusieurs moments de "moins bien", mais elle avait réussi à l'oublier. Malgré tout ce qu'elle avait pu endurer, ce que ses autres déceptions lui rappelaient. Ce à quoi elle fut renvoyée sans cesse. Elle pouvait lui parler alors tranquillement, bien que la plupart du temps elle baillait d'ennui face à lui.

               Surtout lors de ses infructueuses tentatives de la ramener à lui. Si tard. Une fois seulement que c'était fini avec l'autre. Autre avec qui il n'avait osé rompre, sous prétexte de ne vouloir la faire souffrir (la pauvre, elle était malade...). Ah, l'officielle, tous les moyens ne sont-ils bons pour la garder? Elle lui avait presque fait espérer une fusillade là où elle étudiait. Alors qu'il s'agissait d'une fille bien en fin de compte. Elle ne devait être blâmée pour ignorer ce qui se tramait dans son dos. De la comparaison qui avait lieu, secrètement.

               Être comparée l'avait minée. Chose qu'elle avait toujours craint comme la peste, mais qui semblait la rattraper à chaque fois. Être spectatrice, elle ne pouvait l'accepter plus longtemps, peu importe les promesses.

               Quoi, à présent on devait critiquer son envie de rester libre? De garder la tête haute? Elle aurait dû accepter les appels quotidiens d'une autre quand lui ne daignait l'appeler une fois par mois? Elle n'avait jamais aimé le concept de se trouver enchaînée à quelqu'un par peur d'être seule, au détriment du respect mutuel. Il avait reconnu le fait de ne pas l'avoir respectée. Il avait dit s'en vouloir de l'avoir perdue. Il se sentait mal.
                Elle n'y pouvait rien. Ce n'étaient plus ses histoires. Elle avait donné plus qu'assez alors quoi de plus naturel que de reprendre? Elle ne pouvait perdre cette habitude de refuser de donner quoi que ce soit "gratuitement". Tout sacrifice n'avait aucun sens, aucune importance à ses yeux. Pourquoi se jeter à corps perdu dans une situation insatisfaisante, si aucunes conséquences ne peuvent être vues concrètement, que ce soit à long ou à court terme? Elle voulait avant tout influer sur sa destinée, elle et personne d'autre.
                Personne ne l'avait jamais aidée, elle ne dépendait de personne. C'est ainsi qu'elle voyait la vie.

                Alors qu'il la traite d'insensible, de froideur. N'est-elle pas libre, enfin?

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12 décembre 2008

Delirium tremens



dontcryI

Guns n Roses - Don't Cry

           Dans le lit, ils sont si proches. Elle exulte de joie. L'avoir là contre elle, tout bonnement incroyable. Ça n'avait jamais été aussi confortable, avant. Ses bras autour de lui, les doigts dans ses cheveux, elle le serre encore plus fort et l'embrasse. Ouvre les yeux, le sent toujours face à elle. Le fourmillement ressenti, se fait de plus en plus important, la vue se brouille, elle ne voit rien un temps.

           Puis, lorsque le voile noir se dissipe progressivement... Ses yeux s'écarquillent d'horreur. Du blanc, devant elle! Non... Où est sa tête? Elle doit regarder plus bas, vérifier ce qu'elle a conscience d'écraser contre son buste. Qu'elle essaye d'entrer en vain, qui DOIT combler ce vide. De quoi s'agit-il? Elle le redoute. Elle écarte la couverture, laisse entrer un peu d'air, la faisant trembler. Elle est bien trop habillée pour dormir. Elle veut s'empêcher d'avoir froid.

            L'air frais, la sueur. Elle ne sait plus. Son esprit est écartelé, après tout elle n'est que dans la continuité de son rêve, pas vraiment consciente. Bien qu'en plein effroi. Ce qu'elle avait pris pour ses cheveux... Étaient en fait les poils de la peluche. Même pas sienne.

            La bouche s'ouvre, un son en sort. Ce qui peut s'apparenter à une lamentation. Une plainte en continu, qu'elle ne se savait même pas capable d'émettre. Elle empoigne avec force la peluche, la serre fort, mâchoire serrée et les muscles du visage crispés au maximum. NOOON! Ça se rouvre. Loin d'elle! Déception! Elle la jette à l'autre bout du lit.


             Position foetale, à enlacer le vide. Et ce tremblement qui ne veut pas stopper! Au même rythme que les sanglots sans larmes qui la secouent. Pourtant rien ne sort de ces yeux crispés! N'est-elle pas en pleine détresse, dans l'oeil du cyclone? Quelque chose DOIT sortir d'elle, ou y entrer. À tout prix. Elle mord la couverture, sans rien arranger...

            
             Elle avait tout oublié. Puis avait été tentée à nouveau, par mégarde. Y avait repris goût. Tout juste quand la dépendance s'était enclenchée, elle se trouva en sevrage forcé. Pourquoi? Le méritait-elle? Elle s'empoigne les cheveux, à mi-chemin entre désespoir et rage, leur tire dessus. S'empêche de hurler, sa fierté étant encore présente, lui interdisant de montrer à qui que ce soit le désordre sans nom qui l'habite. Surtout pas à elle, à côté. Alors qu'elle VEUT exploser. Elle veut tout casser, ici. Tout jeter. Détruire cette chambre comme il a réduit à néant son âme en la quittant. Elle l'avait mis sur un piédestal, en avait fait la clé de voûte qui maintenait en place son quotidien, certes tourmenté avant son arrivée. Son départ avait fait s'écrouler ses certitudes et espérances, comme si elles avaient été de vulgaires châteaux de cartes. Quand elle avait cru pouvoir recommencer à rêver, à faire confiance.

...

   

             Puis, épuisée par sa propre hystérie, elle s'est petit à petit calmée, les sentiments extrêmes et leurs conséquences incontrôlables ne la visitant jamais longtemps. Elle doit se rendormir. Demain sera une rude journée. Et puis, elle a bien trop peur de risquer sa santé mentale à trop y penser. Ce qu'elle n'a qu'entrevu cette nuit l'a bien trop effrayée. Elle doit oublier, éviter d'amener ces pensées à elle. Si fraîches dans sa mémoire! Tant de perfection, de douceur, avant.


A V A N T.

 

               Plus. Jamais. No. More. Sur le dos, le regard au-dessus d'elle, elle respire profondément. Ferme les yeux. S'autorise enfin à pleurer. Donne à ses larmes une vertu soporifique, even though she's afraid of falling asleep again. And see...                                                                                         Him.



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10 décembre 2008

Handsome Boy Modelling School - I've Been

ivebeenthinking

Handsome Boy Modelling School - I've Been Thinking

         Allongée sur le matelas, au sol. À attendre. Il est assis, lui tourne le dos. Watching meaningless stuff on his computer. Un signe de lui... Rien. Aucun son ne sort, elle attend. Une boule se forme dans sa gorge, lui faisant mal. Mais elle ne la sent pas. Juste ce vide sans fond en elle, et ce coeur... qui se déchire inlassablement. Un poignard. Un couteau. Vite! Heureusement qu'elle est sur le ventre, cacher cette plaie béante. Serre cet oreiller, plante ses ongles dedans. Comme s'il s'agissait de lui.

           Je te perds... Elle le sait. Ça s'ouvre, de plus en plus. Un regard, au-dessus de son épaule. "Ah, elle est là?". Il pourrait très bien ne pas la voir. Elle, voulant... Quoi au juste? Disparaître? Elle n'a aucune idée de ce qu'elle fait là. Rester? Partir? Chacune des options demandent bien trop de sa part. Une seule pensée occupe son esprit: couteau. Couteau... Droit dans le coeur, ou son absence. Elle peut presque déjà le sentir. Ça apaiserait, non?

            Elle pense alors au fait de mourir, un couteau planté dans le coeur par un homme, la regardant dans les yeux. Elle sait alors qu'elle va vivre, cette fois, car son regard à lui a toujours fui. Il n'a pu être direct avec elle. Abject d'honnêteté avec d'autres, il l'a toujours ménagée, elle. Elle s'est toujours crue privilégiée. Pour ensuite le voir si froid. Ce froid qu'elle a toujours redouté, qui l'oppresse, enlève cet air, l'attire hors d'elle. Se lever, elle doit. Faire quelque chose.

             Mais ce présent! Doit-elle vraiment risquer d'accélérer l'inévitable? Ou allonger l'agonie... Comment va t-elle donc faire demain? Ils verront tous... Ils feront allusion, lui demanderont où il est...

             Hésitation. Jette-toi donc.

                                 
"Je peux m'asseoir sur tes genoux?
- Ouais, vas-y"

              Main dans ses cheveux. Ça sera bientôt fini. Le temps est délibérément figé. Elle regarde alors la même chose que lui, sans voir. Elle a réussi à bloquer son esprit plus ou moins, ralentir her train of thoughts.

              Il ne la touche pas, plus, comme avant. Elle sait. L'a vu ce matin-là. Il est revenu sur sa décision de la garder. Il n'en veut plus. Il lui a prouvé toute la journée déjà.

" I can see that something is wrong... Hey, come on, you can tell me.
- Hmm... Truth is... Well..."

              Comme sourde au reste de ses paroles, elle sait juste que ses yeux se dirigent progressivement vers les siens. Les rencontrent.

Elle y tombe.

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10 décembre 2008

Tricky - Veronika Et ... Je fais quoi là? Je suis

veronika

Tricky - Veronika

      Et ... Je fais quoi là? Je suis sensée fermer ma gueule et rien dire? Accepter sans broncher... Pas de debriefing rien! La nuit était super allez, casse toi? On reste amis, hein? Belle définition de l'amitié. La plupart nous croient toujours ensemble tu sais? Mais je sais qu'on s'évite mutuellement. Ça me rend dingue si tu savais. Pourquoi, POURQUOI MERDE ?? Me promettre autant si vite. Forcément tu allais dire que t'étais honnête, qui se présenterait direct en tant qu'éventuel menteur? Qui permettrait à l'autre de douter, alors qu'il a à y gagner? Et moi, j'ai baissé ma garde, t'ai permis d'entrer en moi comme personne d'autre encore. Au figuré hein? Enfin, tu le sais déjà. J'aurais voulu, tu aurais voulu. Ça n'a pas eu le temps de se faire. Merci. Merci de m'avoir jetée assez tôt. Ou pas.

      NON je n'irai pas jusqu'à penser que c'est ce qui t'aurais nécessairement gardé près de moi. Foutaises. Oui c'était parfait. Oui, ç'aurait été encore mieux. Mais voilà, je ne vais pas me mettre en question sur tous les points car monsieur n'est pas prêt pour une relation. Tu m'as dit de ces choses... J'ai choisi d'y croire. Je ne parle pas de tes prétendus "sentiments", car y penser n'avancerait à rien. Mais ce que tu m'as dit. Moi étant jolie. Moi étant belle. Moi étant "amazing", "awesome", et j'en passe ...

       Tu me manques. C'est ce que je ressens du moins à l'instant. Des chairs déchirées à l'intérieur. Assommée par le choc, un premier temps je ne "pensais" rien. Ma légendaire "fierté". Pourquoi m'a t-elle dit que tu m'avais regardée? Que tu avais ton air "mignon"? Si tu m'avais vue... Une gamine de treize ans. "C'est vrai ??? Il m'a regardée?". S'il ne s'agissait de moi, j'aurais ri! Mais ri!

        Je dois y arriver. Je m'étais promis de ne plus laisser passer qui que ce soit avant ce qui me garantirait (en théorie) un futur. Stable ou non. Pourquoi faire une exception? POUR TOI en plus ...
   
        Assez dit pour le moment.

Laisse-moi vivre. Juste un peu


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7 décembre 2008

What those women said about never looking at another man made some sense for her

yellowpro

good ol' stuff from Tha Dogg Father era...

            Détruite. C'est ainsi qu'elle se définissait. Impropre à la consommation. On le lui avait prouvé à moult reprises. D'abord eux, puis Lui. Cette fois c'était trop. On lui avait promis des choses, on lui avait mis un plat succulent à la bouche pour la forcer à recracher ensuite. Elle avait voulu avaler, mais c'est revolver sur la nuque qu'on l'avait obligée de s'en débarrasser.

             Elle ne pouvait voir quoi que ce soit de la même manière. Elle comprit alors, trop tôt, comment d'autres arrivaient au même point. Ne plus croire en qui que ce soit, homme comme femme. Que faire? Où aller? Elle n'avait prévenu personne de son entourage, ils n'avaient aucune idée de ce qu'elle traversait lors de leur hebdomadaire tentative de se donner bonne conscience. Son père voulait savoir de l'état de ses finances. Avait-elle un travail? Ne voyaient-ils pas que c'était le cadet de ses soucis? Qu'elle ignorait même tout du plus basique des processus: comment se maintenir en vie. Thanatos... Appelle moi! Tu es le dernier en qui j'ai conscience d'appartenir. Dis-moi que faire...


              Elle était une des seules personnes de la ville du sexe féminin (en dehors de la profession) à connaître  le lieu. Passé l'apparence extérieure, oui, il s'agissait bien d'un bordel. Au sens propre du terme. Petite, elle y était entrée quand sa cousine était sensée la garder. Elle avait toujours été fascinée par le luxe de la chose. Mais plus maintenant. Les couleurs? Elle ne les percevait plus. Préservatifs? HA! Inutiles pour elle.
               Je vous détruirai tous comme je me détruirai. Vos couples se disloqueront que plus vite, je rendrai la tromperie que plus visible. Je matérialiserai cette pourriture, enfouie en chacun de nous.

  "Oui? Que voulez-vous?
- Du travail. Beaucoup de travail"

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7 décembre 2008

Too exposed oooh she knows you play like tease

ooohsheknows

CunninLynguists - Hourglass

          Se savoir belle, dans ce contexte, revêtait-il un sens? Ces efforts, lui semblaient bien vains.

          On le lui avait pourtant répété sans relâche, si souvent qu'elle se demandait si c'était vrai. Si ce n'était que de la pitié, ou voulu comme sorte de compensation pour elle, car si on y réfléchissait bien, le mannequin dans la famille n'était pas elle. Cause de bien des complexes à un âge où on ne devrait y penser. Avec le temps elle s'y était habituée, et s'était même arrangée.

          Mais où étaient donc les résultats? Il y avait une vraie opposition entre ce qu'elle voyait et ce qu'elle entendait. Hommes qui la "dévisageaient" tout en embrassant leur copine la révulsaient plus que ne la flattaient; elle les voyait tous la traiter avec égards pour ensuite se rendre compte que la fille qui après courait pour se jeter dans les bras de monsieur méritait beaucoup mieux. Moi, seule à le savoir, and feeling so sick to do so.

          Dans une époque hypocrite, beauté se mue en laideur, et nombre de filles cherchent à tuer, vomir cette beauté en elles. On en vient à vouloir être moche, pour simplifier des choses. Une tristesse habite les regards et on SAIT en voulant garder les yeux fermés. Monsieur en a une autre, pense déjà à une autre alors qu'il ne peut se résoudre à vous quitter. Pas encore. Haissez-moi donc, je vous prie, car il veut le beurre et l'argent du beurre en plus de moi.

CQFD.

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7 décembre 2008

Look to the sun ... See me in psychic polluutio-on

looktothesun


Martina Topley-Bird - Sandpaper Kisses

         Elle devait s'y faire: elle en était tout juste indigne. Le verdict tombait, comme un couperet. Et elle avait positionné d'elle même sa tête en dessous, s'étonnant encore des conséquences.   

         Pourquoi ?! Après tout, n'avait-elle tenté d'atteindre la perfection? Même si ses efforts avaient été à demi esquissés, n'avait-elle plutôt bien fait? Elle ne comprenait pas, ne voulait le faire. On lui avait dit de toujours chercher à être traitée en princesse, et quand l'occasion se présenta enfin, elle avait enroulé ses tentacules autour, l'étouffant. Elle s'était trouvée une bouée de sauvetage, s'y était agrippée de toutes ses forces... La faisant éclater. Elle ne voulait se résoudre à nager. Couler semblait si facile, en comparaison. S'entourer d'algues pour oublier. Végétation salvatrice.

         Mais elle devait aller bien trop loin pour s'en procurer. Il ne lui restait que l'attente. Mais comment flotter, sans aide aucune? Il lui fallait bien un état second dans lequel se sentir sécurisée. Une douce agonie qui lui ferait se rendre compte de rien. Trop faible pour se fermer les yeux elle-même, elle dépendait encore.

         Être libre? Ce n'était pas le moment pour y penser. Du moins lui semblait-il. Son égo avait pris un coup terrible, n'était-ce le plus important? Elle, la personne qu'elle aimait le plus avait été atteinte. Elle avait perdu le moyen de se soigner bien trop tôt. Elle lui en avait bien trop dit. Lui avait mis ses blessures sous les yeux, l'avait forcé à regarder. L'avait effrayé en lui permettant d'entrer si profondément en elle et seulement entrevoir le trouble existant. Même l'alcool, associé inconsciemment à sa perte, l'écoeurait désormais. Elle devenait en un sens aussi "propre" que lui. Insane perfection. Il avait jugé ses excès trop facilement, excès que dans un souci d'honnêteté elle avait poussés en avant, riant au nez du destin. Se l'interdisant à jamais.



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7 décembre 2008

No One Interferes

nooneinterferes

Martina Topley-Bird - April Grove


      Elle marchait le long de la rue, sous cette brise légère et les flocons de neige qui fondaient avant même d'atteindre le sol ou ses joues. L'obscurité lui apparaissait accueillante, et bien que mal éclairée la beauté du lieu lui était révélée. Grisée par l'alcool pris durant la soirée, c'était d'un pas quasi dansant qu'elle déambulait, le regard au ciel, bravant le monde autour d'elle. Quelle douce euphorie! Elle avait alors tout pour être heureuse, tel qu'elle le pensait alors. Un de ses rêves était réalisé, sans qu'aucun fâcheux événement ne vienne l'occulter, et puis après tout elle n'était plus seule. Elle le verrait demain. Un sourire s'épanouit encore plus largement sur son visage, mais elle n'avait le temps de penser à ça. Elle voulait avant tout prolonger ce moment de rêve solitaire et nocturne, remarquant à peine les passants tout aussi alcoolisés et heureux qu'elle. Ils riaient, elle ne comprenait pas ce dont ils parlaient , il lui semblait. Sa langue à lui? Probablement.

       Elle pouvait sentir les pavés au travers de ses semelles comme elle abattait ses pieds brusquement, lourdeur inconsciente en traversant.

       Dorénavant, elle saurait faire dans cette ville. Elle aurait prouvé à elle-même qu'elle serait capable de tout. Seule, elle serait confortable dans tous les lieux et milieux. Cette moelleuse solitude dont elle savait s'entourer. Une couverture, qu'elle devait surveiller: celle-ci ne devait en aucun cas lui donner froid. Ses pensées n'étaient encore concentrées sur le sujet. Le temps viendrait assez tôt pour elle. Un mois de novembre inhabituellement doux avait dissimulé le fait que l'hiver serait glacial.

Naturellement.

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7 décembre 2008

Lobotomy ensures my good behavior

onirique

       Tout voir, avoir conscience de soi mais ne pas être là. L'esprit s'évaporant ailleurs, dans ces contrées infinies. Ces limbes de la conscience, ce désert onirique. La vie s'arrête, continue à jamais. Et moi je suis là, flottant sans but, apparaissant, disparaissant à la fois. Désespérément éveillée alors que ma tête s'alourdit.

Martina Topley-Bird - Valentine

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